Si chaque randonnée en montagne est pour moi source d'émerveillement, et que les va-et-vient du brouillard qui accompagnaient celle menant au Mailh Massibé*, offraient une mise en scène inattendue faite de tableaux éphémères sublimés par le caractère aléatoire de leurs apparitions, où un à un les pics alentour, découpés sur des morceaux d'azur profond, se dévoilaient à la lumière du soleil ; j'ai été tout aussi fortement marqué, plus bas sur le sentier, par la majesté intemporelle de ces grands vieux arbres, morts d'avoir défié l'orage et qui maintenant pourfendent les brumes de leurs troncs noircis, attendant le retour de ces créatures d'un autre âge qui arpentèrent jadis ces montagnes, longtemps avant notre arrivée ... enfin je crois.

* Ce n'est pas un ancien volcan créole, mais la dénomination d'un 'sommet escarpé' des Pyrénées.

Sous la mousse, les arbres ; sous les arbres, la montagne...   

Un nouveau tableau tous les matins. 

Contrairement à la télé (qui ne m'a pas manqué depuis le grand déménagement), ce n'est pas l'arrivée de l'été et des vacances qui ont signifié l'arrêt temporaire des publications sur mon calepin digital, mais plutôt un regain d'activité visant d'une part à refreiner les assauts d'une verdoyance surexcitée rendue envahissante par un cocktail d'eau de pluie et de douceur ambiante, d'autre part à avancer avec patience et résignation sur les différents chantiers laissés en suspend (maintenant qu'il est clairement établi que Burga'Rome ne se fera pas en un jour*), et surtout d'aller puiser dans un futur idéal les idées enthousiasmantes qui me poussent à explorer le chemin qui y mène tant que dure la belle saison et que ma cigale intérieure consent aux élans myrmécéens que cela suppose…

Depuis juin au potager, qui n'a pas eu trop à souffrir de la soif comme cela aurait pu être le cas l'année passée, il y eu bien sûr :

d'immanquables  levers de lune,

des orages spectaculaires,

suivis de soirs d'orage bibliques,

une plage dorée à l'or fin,

des kilomètres parcourus et de belles rencontres.

Une fête païenne (et surtout branchée) improvisée pour le solstice…

et pour faire place à tout ce qui reste encore à élaguer.

L'éveil du premier tournesol (d'une rangée qui peine à grandir afin d'équilibrer le bilan carbone), 

des sentiers dans la montagne verdoyante… 

dont l'un d'eux mène jusqu'à l'eau fraiche et revigorante d'un lac d'altitude.

Et enfin (malgré le mildiou qui cette année semble faire du dégât alentour) :

les premières tomates !!

* je sais… 20 centimes dans le nourrain  

Je ne suis pas en avance, mais bon, l'organisation s'améliore avec le temps…

D'ailleurs je crois que c'est déjà parti pour le régime estival à base de courgettes, de courgettes et encore de courgettes ; en attendant… les tôôômates ! 

Grenadier et feijoa en fleurs