Voilà plusieurs jours que les orages de fin de journée s'enchainent et que les soirées pré-estivales (qui depuis hier sont officiellement devenues estivales) sont plongées dans l'obscurité intermittente de ciels lourds de nuages, que seule la lumière des éclairs traverse.

Pourtant à cette heure tardive où l'ondée tropicale finit de diluer les dernières couleurs dans l'ombre du soir, dont ne s'échappe plus que la stridulation lancinante des criquets, la douceur de l'air n'en reste pas moins une invitation suffisante aux flâneries nocturnes privées d'étoiles, et l'occasion de se laisser captiver par la fragile lueur de ce petit ver luisant fidèle, caché dans l'herbe sans vraiment vouloir l'être, et probablement l'une des dernières espèces encore porteuse de la lumière d'Eärendil...

Pour la première année de sa plantation ce mignon pêcher (le contraire est tout aussi vrai ) nous gratifie d'un fruit témoin, annonciateur des récoltes futures que l'on espère, jusqu'à une certaine limite, exponentiellement abondantes.

Ce fruit unique, à tous les sens du terme, vient cependant réveiller chez le planteur-semeur que je m'efforce d'être, ce sentiment d'impatience et d'envie de toujours plus, dont j'essaye de me prémunir quand il s'agit de profiter au mieux de ce qu'aujourd'hui m'offre déjà (fruit des efforts d'hier).

Tout pousse à qui sait attendre (sauf le chiendent et le liseron toujours plus pressés que les autres) et demain viendra bien assez vite… 

Au détour d'une autre promenade :)

Au détour d'une promenade…